Le pays, qui s’apprête à produire gaz et pétrole, veut favoriser le « contenu local » dans cette industrie naissante. Plus que les recettes, c’est la clé du développement, selon Dakar.
Nous voilà sous un hangar bordé d’une terre sableuse et de broussailles écrasées par le soleil, à environ 50 kilomètres de Dakar : a priori, pas grand-chose à voir avec le gaz et le pétrole que le Sénégal ira bientôt puiser sous les eaux profondes de l’océan Atlantique. Dans le fracas et l’odeur du métal chauffé, des dizaines d’ouvriers manipulent de grands pans de tôle, sciés puis modelés selon la commande, tandis que d’autres, équipés de lourdes visières, soudent ces énormes pièces de métal, leur chalumeau projetant des geysers de paillettes rouges devant eux.
Thiaroye Travaux Industries (TTI) est une PME sénégalaise de chaudronnerie, qui fabrique et assemble des conduits et autres objets métalliques, le plus souvent pour des cimenteries ou des centrales électriques. Mais entre 2020 et 2022, elle a exécuté un important contrat pour la Société africaine de raffinage, la raffinerie nationale, qui bénéficiait d’une rénovation et d’une extension en prévision du boom pétrolier dans lequel se projette le Sénégal. Après des retards, ce pays d’Afrique de l’Ouest prévoit de lancer en juin la production du champ offshore de Sangomar (pétrole et gaz, piloté par l’australien Woodside), puis en août celle de celui de Grand Tortue Ahmeyim, dit « GTA » (gaz, opéré par le britannique BP), qu’il partage avec la Mauritanie. Les deux projets totalisent environ 230 millions de barils et 15 milliards de pieds cubes, soit plus de 4,2 milliards de mètres cubes.
Source : Le Monde Afrique Au Sénégal, l’enjeu de l’emploi local face aux multinationales pétrolières (lemonde.fr)